Écrire un roman avec l’intelligence artificielle est-il possible ? L’écrivain devra-t-il s’accommoder de ce nouvel outil ? L’intelligence artificielle pose de nombreuses questions.
L’écriture est depuis toujours considérée comme un Art. Cet art, les Grecs anciens l’appelaient la grammaire. Il faisait déjà partie de ce que l’on appelait les 6 arts dans l’Antiquité (avec la rhétorique, la logique, l’arithmétique, la géométrie et la musique).
Bien plus tard, le cinéma, dit le 7ème art, rejoindra l’écriture parmi ce que l’on appelle les arts libéraux. Les arts libéraux étaient considérés comme des disciplines fondamentales qui permettaient aux individus de développer leur esprit critique, leur raisonnement logique et leur créativité.
Les auteurs passent des heures à développer des personnages complexes, à tisser des intrigues captivantes et à produire des œuvres qui émeuvent, font réfléchir et divertissent.
Cependant, avec l’avènement de l’intelligence artificielle (IA), certains se demandent si ces créations ne pourraient pas être générées par une machine. L’IA représente-t-elle un danger pour l’Homme, ou une chance ?
L'intelligence artificielle et l'écriture aujourd'hui
L’IA est aujourd’hui capable d’apprendre à partir de données et de produire des résultats qui ressemblent à ceux produits par les humains.
L’écriture n’échappe pas à ces possibilités, comme tout autre domaine.
Les algorithmes d’apprentissage automatique peuvent être entraînés à écrire des textes en analysant des styles d’écriture existants, des thèmes et des structures narratives.
C’est ainsi que Genario a créé une application d’écriture utilisant l’intelligence artificielle. L’IA de Genario a été entraînée sur une base littéraire contenant des centaines de milliers d’œuvres littéraires choisies. Elles a donc été entraînée par les meilleurs écrivains du monde.
Pourtant, une polémique enfle autour de l’utilisation de l’IA dans la production littéraire.
Certains craignent que cela ne conduise à une standardisation et à une perte de diversité dans la production littéraire tandis que d’autres y voient un moyen de créer plus rapidement et plus efficacement.
Voilà une polémique qui fait évidemment sens. Chez Genario, nous défendons les auteurs, et nous les défendrons toujours. Aussi nous sommes-nous intéressés à ce débat bien avant qu’il n’émerge sur la scène publique.
L'IA est-elle capable d'écrire un roman ? La question que tout le monde se pose.
La question qui se pose est de savoir si l’IA peut écrire un roman complet. La réponse est oui, sans aucun doute ! De là à dire qu’il sera bon, c’est un autre sujet…
L’Intelligence artificielle présente indéniablement des limites (du moins pour l’instant) .
Les algorithmes peuvent apprendre à imiter le style d’un auteur en analysant ses œuvres précédentes ou en étudiant le style de plusieurs auteurs similaires. Ils peuvent également générer des histoires en choisissant des thèmes populaires ou en utilisant des modèles préexistants.
Mais les algorithmes manquent souvent de créativité : ils ont du mal à produire des histoires originales qui ne ressemblent pas à celles déjà écrites. Ils apprennent du passé, aussi nous proposent-ils… Du passé !
Les intelligences artificielles actuelles ont également du mal à comprendre et à créer des personnages complexes avec des émotions et des motivations authentiques.
Enfin, les intelligences artificielles sont souvent bornées par les limites que les hommes leur ont données. Elles sont le reflet de l’éthique de leur concepteur, mais aussi de sa culture.
Il est ainsi très difficile pour Chat-GPT de parler de crime, de sexe, de violence, de guerre, de politique ou de religion. Mais peut-on raisonnablement écrire un roman sans parler de crime, de sexe, de violence, de guerre, de politique ou de religion ?
Mais alors, l’IA peut-elle aider les auteurs ?
Oui, oui, oui et oui ! L’IA est un outil fantastique pour aider les auteurs dans leur processus de création. Elle peut aider les auteurs, scénaristes ou romanciers à organiser leurs idées, à structurer leurs histoires et même à corriger leur grammaire et leur orthographe. Ces outils ne remplacent pas l’auteur. L’intelligence artificielle ne peut pas écrire un bon roman.
Seul l’auteur peut prompter et demander à l’IA de l’aider. Seuls les écrivains ont cette capacité fabuleuse d’inventer des mondes qui n’existent pas. Jamais une IA n’aurait pu être Jules Verne !
Mais alors, si l'IA écrit... Doit-elle percevoir des droits d'auteur ?
Si les algorithmes sont capables d’écrire des histoires, cela signifie-t-il qu’ils ont le droit d’être considérés comme co-auteurs ? Qui devrait avoir les droits d’auteur sur une œuvre générée par une IA ?
Et… Si un algorithme est entraîné à imiter le style d’un auteur, qui détient les droits sur l’utilisation de ce style ? Les algorithmes sont-ils capables de produire des œuvres originales ou ne font-ils que reproduire ce qui existe déjà ?
Ces questions sont actuellement discutées et débattues partout dans le monde.
Au Japon, début juin 2023, il a été décidé que les IA génératives (qui créent du contenu) sont libres de s’entraîner sur tous les contenus, même ceux protégés par un droit d’auteur.
En Europe, on débat actuellement. Chat-GPT a été temporairement suspendu en Italie au printemps 2023 en raison de problématiques liées au droit d’auteur.
Aux États-Unis, plusieurs cas de violation de droits d’auteur impliquant l’utilisation d’intelligence artificielle sont à l’étude. Des actions collectives sont en cours contre des entreprises de l’IA (Stability AI, Midjourney et DeviantArt, ou encore Stable Diffusion). On reproche aux intelligences artificielles d’avoir été entraînées sur des contenus artistiques créés par des humains, sans autorisation ni compensation financière pour les auteurs.
S’il est indéniable que l’intelligence artificielle peut aider les hommes dans le processus de création ou dans l’écriture d’un roman, il est évident qu’elle ne peut rien proposer sans lui.
L’IA reste un outil, une nouvelle plume dans la main de l’Homme. Comme souvent, les évolutions technologiques inquiètent, affolent, car elles bousculent les habitudes, les codes, les systèmes installés.
N’est-il pas préférable d’apprendre à vivre avec ces nouveaux outils, à créer un écosystème qui les intègre afin de mieux les utiliser et de mieux les apprivoiser plutôt que d’en avoir peur ?