La solitude est notre meilleur allié, elle permet la concentration. Elle donne accès à cet état de méditation si cher aux âmes inspirées. L’écrivain a besoin de plonger dans sa conscience, son inconscience, ses entrailles, ce qui fait sa force et quelquefois sa souffrance.
L’intimité d’un écrivain est faite de ses traumas intimes, je repense toujours à James Ellroy creusant la perte de sa mère, à l’abandon du père tellement présent chez les Baudelaire, Rimbaud, Hoderlin, les plus grands poètes. Je pourrais parler des viols et des maltraitances, de toute cette matière intime que l’écrivain va remodeler, transformer, apprivoiser, et redonner aux lecteurs pour apaiser ses souffrances.
Je pourrais parler aussi des traumas d’une époque, de cette capacité des écrivains à plonger dans les guerres, les crises sociales, les bouleversements technologiques de leur temps. À en tirer la quintessence et une histoire, une fresque souvent, qui permet aux lecteurs d’y voir plus clair sur le monde qui les entoure.
L’écrivain est un journaliste du désastre, et ses personnages de fiction sont capables de retourner la souffrance en espoir. C’est la puissance mythologique d’un Homère, d’un Shakespeare, d’un Hugo d’être capable de nous confronter au Mal, et pourtant de nous donner à voir des héros sortant de l’enfer avec un message d’espoir.
La tragédie est aussi une catharsis, c’est-à-dire que l’œuvre d’art réussie est celle qui nous montre la voie vers le bonheur commun et la possibilité de vivre ensemble.
Mais la solitude n’est qu’une étape.
Il faut absolument que l’écrivain communique avec les femmes et les hommes de son temps, ajuste son discours, ses phrases, ses personnages, son intrigue, avec ses lecteurs.
La solitude est aussi le plus grand danger.
Combien d’écrivains se perdent dans leur travail et confondent méditation et égoïsme, fuyant petit à petit l’exigence de convaincre une communauté de lecteurs…
Écrire pour soi est beaucoup trop facile.
Écrire pour les autres demande du travail et de l’empathie.
J’ai vécu comme beaucoup de monde une adolescence romantique, solitaire, une ivresse de l’écriture qui se cherchait loin du monde et des lecteurs. J’écrivais alors des poèmes, plongeant dans le confort d’être incompris avec une délectation de tous les jours.
Qu’il est facile de se dire incompris, de se comparer à des Van Gogh, à des génies posthumes…
Plus tard seulement j’ai compris que l’écrivain était au service de ses lecteurs.
C’est pour cette raison que nous avons créé la plateforme des synopsis. Pour permettre aux auteurs Genario de se confronter très vite à leurs lecteurs.
Nous venons aujourd’hui d’ajouter la possibilité d’écrire et de recevoir les commentaires de nos lecteurs. C’est une première étape. Bientôt, les auteurs Genario auront même le profil de ceux qui les aiment ou commentent leurs textes. C’est-à-dire leur âge, leurs genres préférés (fantastique, science-fiction, crime etc…) et pas mal d’informations pertinentes sur leur identité.
Les commentaires des lecteurs sont essentiels pour l’écrivain.
J’ai toujours regretté de recevoir les retours de mes lecteurs une fois que mon roman était terminé.
Bien sûr j’ai toujours montré mes ébauches le plus vite possible à des amis ou à des éditeurs, mais ce n’est pas la même chose que de recevoir les commentaires au tout début de son travail.
Cela permet d’ajuster certaines phrases, d’améliorer la construction de ses personnages et de ses intrigues.
La plateforme Genario n’est pas seulement un concours. Mais aussi un échange entre auteurs et lecteurs, dès l’origine du projet.
Soyons généreux avec nos collègues, commentons leur synopsis pour les aider, serrons nous les coudes, oublions cet esprit de compétition qui peut très vite jouer sur nos égoïsmes et nos ambitions.
Écrire est surtout un échange.
L’intelligence artificielle de l’application (le Labo, le Copilote, l’Analyse) nous permet de jouer avec la machine, de lui poser des questions, de comprendre les mécanismes précis d’une intrigue et des personnages. Elle est une sorte de muse technologique nous donnant accès aux secrets de fabrication d’une histoire.
Le festival Genario le 18 mars va aussi permettre aux nominés des concours de venir à Dijon pour se rencontrer et rencontrer les membres du jury. De comprendre un peu mieux les mécanismes de l’édition et de la production, d’avoir de l’empathie pour les éditeurs et les producteurs. De se faire repérer par des agents et des professionnels du métier.
Les commandes des producteurs qui vont surgir cette semaine sur la plateforme Genario vous permettront aussi de mieux comprendre les sujets qui intéressent les chaînes TV et les plateformes de streaming.
Cela permet d’ajuster certaines phrases, d’améliorer la construction de ses personnages et de ses intrigues.
Mais rien de plus important que les lecteurs. Grâce aux commentaires, la plateforme de synopsis Genario va permettre dès aujourd’hui de mieux tisser des liens entre les auteurs et leurs lecteurs.
Et c’est ce qu’il y a de plus important dans la vie d’un écrivain.
Cordialement
David Defendi
Oui, il y a du mystère, de la transe chamanique dans l’écriture. Avec ou sans alcool, avec ou sans musique méditative ou infernale selon le sujet, mais quand on on y ajoute l’I.A. (et ses bévues même), on ouvre les frontières du génie, du paranormal, ou le piqué/plongé vers les abimes qui vous cassent les dents de devant! Il faut rigoler avant que le ciel ne nous tombe sur la tête!